
residence aux Ateliers de la Scierie avec Virginie Contier.
*Structures Rhizomiques* articule une plongée dans un espace singulier, à une période révélant les actions nécessaires à la mise en place et l’entretien des infrastructures indispensables au bon fonctionnement du capitalisme, avec le concept de rhizome développé par Deleuze et Guattari.
En interrogeant les manières dont les parties d’un tout sont arrangées entre elles par des structures, ensembles d’équipements économiques ou techniques interconnectés, réseaux de hautes technologies, ouvrages ou installations interdépendants qui supportent en partie ou en totalité un réseau, fondations de constructions, constructions en tant que telles implantées sur le sol, *Structures Rhizomiques* cherche à mettre en image les tensions entre milieux/vivant et infrastructures/flux.
Le processus de création et de recherche aura pour but d’étudier les constitutions, dispositions et assemblages des éléments induits par les flux et structures nécessaires au fonctionnement du capitalisme, la manière dont les unités s’agencent entre elles en des systèmes ordonnés, en s’intéressant à la fois aux unités et aux relations qu’elles entretiennent entre elles, ainsi qu’aux impacts directs qu’ils produisent sur les espaces.
En examinant la façon dont les constructions humaines impactent les milieux et les tensions qui existent entre, *Structures Rhizomiques* cherche à reconfigurer les liens et les interactions entre environnement et propriété, en s’appuyant sur les communs.
Par une critique de l’aménagement de territoire, de l’ensemble des relations d’exploitation de l’homme sur les milieux et le vivant qui produisent des paysages ruraux caractéristiques, mises en forme d’espaces exploités, *Structures Rhizomiques* invite à explorer des manières d’occuper l’espace, non plus de façon linéaire, quadrillante et gestionnaire, mais à habiter et interagir autrement avec et depuis les espaces en bâtissant un tout autre rapport au monde, contre le capitalisme et avec la détermination de sortir de son monde mortifère.





En adversité avec une approche racinaire, suivant un axe vertical et un système arborescent avec un haut et un bas induisant des hiérarchies, il est ici question de développer une approche rhizomatique, qui prolifère de manière horizontale et forme des systèmes anarchiques dépourvus de centre et de fondement. Une structure évoluant en permanence, dans toutes les directions horizontales, dénuée de niveaux, qui s’oppose à la hiérarchie pyramidale ou en arborescence.
Le rhizome sert alors comme soutien à penser le monde, comme structure d’une pensée en réseau, transversale, tentaculaire et nomade en collision avec une pensée par la racine, unique et sédentaire. Il est une incitation à arpenter d’autres manières, pour différents éléments, d’être liés ensemble, et à penser les réseaux comme mode de coexistence des choses mais aussi comme monde à part entière, dans des interconnexions, qui plutôt que de dissoudre les singularités en produisent des nouvelles.
Le rhizome comme image qui permet d’appréhender des multiplicités, des structures dans lesquelles l’organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination, comme dans une hiérarchie, avec une base, racine ou tronc, découlant sur plusieurs branchements, mais où tout élément peut affecter ou influencer tout autre. Il s’oppose à des structures qui impliquent la coexistence de plusieurs niveaux ou strates d’organisation, d’une pro- fondeur et donc d’une rigidité, par une mobilité essentielle et une souplesse qui rendent possible sa transformation permanente. Une organisation rhizomatique comme méthode pour penser une structure sociale non hiérarchisée, polymorphe et sans centre, qui se constitue de proche en proche, en confrontation contre un modèle hiérarchique qui traduit une structure sociale oppressive.
Les structures rhizomatiques, intrinsèquement souterraines, bien que leurs résultats puissent se dévoiler, invitent l’imprévu dans leur évolution en prenant des directions inopinées et en empruntant une progression chaotique, en métamorphose constante sans se démettre de leur intégrité.
































